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dimanche 28 avril 2019

REWIND REPLAY


Rewind sur Replay donc, puisqu'il est temps de remercier ceux qui achetèrent le bouquin et prirent le temps d'un petit retour, ou d'une chronique plus substantielle. Peu importe le canal d'ailleurs : ici sur Facebook, là sur Messenger, ailleurs sur un blog ou un site. Aucun témoignage papier en revanche, mais telle est l'époque… J'en cause assez dans Replay, et l'on ne refera pas le Monde. De même, il est également temps de remercier les gonz' qui prirent leur micro pour aller m'interroger sur telle radio (Culture Prohibée, de l'ami Jérôme Pottier), telle petite chaîne YouTube (celle du dénommé Damien Wake) ou tel podcast fameux (celui de Sam Guillerand). Les mecs, vrai plaisir de causer à vos oreilles et à celles de vos auditeurs, je ne l'oublierai pas. Comme je n'oublierai pas cette chouette après-midi signatures dans l'antre de Bruno Terrier, Metaluna Store. Je le remercie encore pour l'invitation.



Ainsi donc, difficile d'embrasser les remarques, commentaires et impressions de mes lecteurs : beaucoup de témoignages donc, très globalement positifs, qu'il est difficile de synthétiser en quelques lignes sans en trahir l'essence. Et puis quelle joie de voir que le livre fut parfaitement compris et appréhendé la plupart du temps, et dans toutes ses dimensions ! Je vais y revenir. Ceci dit, quelques lecteurs se sont tout de même étonnés, très légitimement, des raisons qui me poussèrent à l'écriture d'un tel ouvrage : une autobiographie ? A cet âge ? Et puis David Didelot n'est tout de même pas une personne si connue qu'il faille en lire le cours de l'existence ! Je comprends bien ceux qui furent "surpris", "dubitatifs" et trouvèrent même cela "curieux", voire déplacé. D'aucuns se sont même inquiétés puisque comme le dit l'un de mes lecteurs, "l'autobiographie est souvent (peut être à tort) considéré comme un exercice de fin de parcours". Pourtant, il me paraissait bien que le moment était venu. D'abord, je reste persuadé que le plus beau est derrière moi. C'est ainsi, c'est le cours de la vie… Ensuite, il faut écrire quand on a encore de la mémoire, quand on se souvient encore. Enfin, j'ai surtout vu dans ce livre une bonne manière de mettre un point final à  l'aventure Vidéotopsie - et peut-être aussi une façon de la prolonger un peu…

Voilà, grossièrement tracés, les motifs qui me poussèrent au projet Replay, sans compter que l'écriture "intime", dira-t-on, semblait assez bien réussir à mon stylo. Toujours est-il que le livre est sorti d'un seul trait pour ainsi dire - fabriqué en un peu plus de deux mois, pendant les vacances d'été 2018 -, ce qui tend à prouver qu'il me "fallait" absolument l'écrire. Comme une obligation thérapeutique, comme une objurgation née des profondeurs… en évitant autant que faire se peut les excroissances narcissiques de l'époque, les mirages tumoraux de l'égocentrisme moderne : quand on décide de se raconter, on est constamment sur cette ligne de crête, et l'on peut facilement basculer dans les délices trompeurs de l'amour propre et de l'adoration de soi, si l'on ne prend pas cette distance nécessaire à la clairvoyance et à l'humilité… La transfiguration d'une vie par l'écriture peut prendre de ces tours mensongers qui enjolivent, dramatisent et théâtralisent l'existence, au point de présenter un tableau illusoire de sa petite personne.



Sans paraître présomptueux, j'estime avoir évité ces pièges, du moins si j'en crois les retours de mes lecteurs : beaucoup ont souligné cette communauté d'âmes rendue justement possible par l'écriture, cette identification saine avec mon parcours particulier, avec mes passions passées et présentes (films, musique, livres), avec cet "itinéraire bis d’un enfant gâté (car né pile-poil pour vivre l’ère des vidéoclubs à l’adolescence !)" comme dit encore l'un de mes amis. Ce livre est un partage en un mot, la relation d'un destin commun si l'on peut dire, et d'une histoire largement mutualisée. D'ailleurs - et là est sûrement l'un des plus beaux cadeaux que l'on pût me faire -, Replay semble avoir réveillé quelques souvenirs ici ou là : après lecture, beaucoup ont replongé dans leur propre itinéraire culturel, le comparant au mien, avec ses points communs et ses différences. "L'effet miroir" dont parle un lecteur, l'invite au "voyage rétrospectif" plein de nostalgie (qui n'est pas un crime donc) et permet de mieux comprendre où nous en sommes aujourd'hui. "Probablement un phénomène générationnel" comme dit un autre, "nous qui avons eu la chance de connaître les années 80/90 et le bonheur de dévorer des films à la pelle tout en passant des plombes dans les vidéoclubs". Tout est dit.

Je rends donc grâce à ceux qui comprirent que le livre n'était pas seulement un catalogue de titres et de souvenirs ciné. Il y a bien sûr de cela dans Replay - dresser le bilan de ce qui nous fonde culturellement parlant - mais pas que : pour l'occasion, je reprendrai le commentaire d'un lecteur "averti" qui voit dans le bouquin un ensemble de "réflexions sur la vie, la mort, les filles et les potes, la société, le cinoche, le progrès (sic !)" et une façon "de se questionner sur l’émergence de ses goûts et de ses dégoûts." C'est exactement cela si je puis me permettre, une mise en système de l'existence, où rien ne me semble réellement accidentel, où tout fait réseau donc, où tout s'imbrique en un puzzle immense : chercher un sens à sa petite vie en d'autre terme, chercher le sens. Comme dit ailleurs un ami, Replay "c’est un bloc !" Le projet était certes ambitieux mais je m'y suis attelé, essayant toujours de démêler les fils complets d'une existence, d'en retrouver la trame, d'agencer le plus clairement possible toutes les facettes d'une vie et de voir en quoi l'une pouvait être le reflet d'une autre… et vice-versa. Alors si des lecteurs ont pu saisir les enjeux profonds du bouquin, ces liens ténus et tissés entre l'intime et le commun, eh bien je suis le plus heureux des hommes, car le témoignage "autobio-cinémato-fanzinesque"  est un exercice compliqué mine de rien.



Le plus heureux des hommes, c'est quand même vite dit ! En effet, beaucoup ont également souligné la tonalité pessimiste du livre, du moins "une légère amertume douceâtre" qui sourdait constamment dans le récit. Certains y ont même aperçu la Faucheuse en personne comme figure centrale de l'ouvrage, planant sans cesse au-dessus des pages : je ne les contredirai pas et citerai même l'un d'eux qui parle d'"une belle promenade enténébrée" à propos du livre. Quel parfait oxymore… Et puis oui Thierry, je ne serai "jamais apaisé", et j'avoue même avoir dépassé les bornes parfois, en laissant causer mon aigreur, mes colères, mes déceptions et mes options "sociétales" comme on dit… Beaucoup de lecteurs l'ont d'ailleurs relevé, sans me le reprocher toutefois, mais voilà : un témoignage autobiographique suppose un minimum de transparence et d'honnêteté, sinon à quoi bon ? Comme le dit l'ami Laurent, "la lecture de Replay peut donc parfois s’avérer un peu douloureuse pour votre égo, mais en ces temps de politiquement correct, c’est plutôt pas mal de tomber sur un auteur qui ne caresse pas ses lecteurs dans le sens du poil et qui prend le risque de s’en mettre certains à dos. Donc bravo pour ce choix courageux et ce souci d’authenticité." Merci Laurent. Depuis, j'ai d'ailleurs senti le vent du boulet passer (dire précisément ce que l'on pense est une activité sacrément dangereuse aujourd'hui), mais tant pis : l'exercice de franchise est aussi un bon moyen de compter ses vrais "amis" et d'abandonner ceux qui ne souffrent ni "disputatio", ni contradictions, ni critiques, ni réserves. C'est ainsi.

Enfin, et c'est probablement le plus beau compliment qu'on pût m'adresser, d'aucuns m'ont largement rassuré sur la forme du livre : "addictif", "immersif", "bien écrit", "rythmé" (peut-être même trop parfois !), "maîtrisé", "percutant"… N'en jetez plus : pas de fond sans la forme, c'est bien connu, et c'est bien l'essentiel à mes yeux ! L'un de mes lecteurs me dit même que mon écriture était d'un "classicisme parfait", ce qui me touche au cœur pour le coup : j'y vois là la congruence absolue entre les mots et les choses, entre une personnalité qui s'exprime et la manière dont elle le fait.

Pour clore définitivement le chapitre Replay, je voudrais enfin remercier tous ceux qui participèrent - de très près ou de plus loin - à cette petite aventure : ceux qui se procurèrent le livre bien sûr, mais aussi ceux qui promurent sa sortie, ceux qui partagèrent l'info, ceux qui firent un coup de pub au bouquin. Evidemment, je n'oublierai pas non plus les artisans essentiels de la chose : le relecteur (il se reconnaîtra), les "conseillers" (Didier et Augustin), le maquettiste (Augustin bis, auteur de la couv' notamment) et l'imprimeur (merci encore Yves !).

A très vite donc, ici ou ailleurs.


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